Edgar Degas peintre, sculpteur, photographe…
Edgar Degas nait à Paris le 19 juillet 1834. Il y décède le 27 septembre 1917. De son vrai nom, Hilaire Germain Edgar de Gas est un artiste peintre précurseur de l’impressionnisme, graveur, sculpteur, photographe et naturaliste.
L’exposition Degas au Musée d’Orsay
Son père, Pierre Auguste Hyacinthe de Gas, banquier, était un homme cultivé, ami des artistes, des collectionneurs, amateurs de musiques. Il ne s’opposa pas à la précoce vocation artistique de son fils Edgar Degas. Bien au contraire il l’encouragea dans cette voie.
Edgar Degas passe son baccalauréat au lycée Louis-le-grand, le 9 avril 1853 et il commence par travailler dans l’atelier du peintre Barrias. Puis il devient l’élève d’un ancien disciple d’Ingres, le peintre lyonnais Louis Lamothe. Edgar Degas fréquente assidûment le Louvre. Il copie les maîtres anciens: Fra Angelico, Mantegna…
Malgré ses copies, le jeune Degas ne néglige pas son travail personnel. Si peu d’artistes eurent des débuts aussi faciles, bien peu, en revanche, eurent une jeunesse aussi studieuse. Dès ses premiers portraits et autoportraits, il manifeste une maturité et une sûreté de moyens qui présagent une personnalité d’exception. Il s’inscrit à l’école des beaux arts, le 8 avril 1855. On peut dire qu’il n’a plus grand chose à apprendre. Il fréquentera les beaux arts très irrégulièrement.
Départ pour l’Italie
A la même époque Edgar Degas fait connaissance de l’Italie. Il y part d’autant plus facilement que son grand père paternel vit à Naples et ses oncles et cousins Bellelli à Florence. Son premier voyage à Naples remonte à 1854. Il y retourne en 1856 après un séjour à Rome. Au printemps 1857, il rend à nouveau en Italie pour y demeurer jusqu’en avril 1859. Rome l’attire d’abord, puis voyageant par étapes de Viterbe à Orvieto, Citta della Pieve, Pérouse, Assise, il écrira après la visite d’Assise: « il y a dans Giotto une expression et un drame extraordinaire, c’est un génie » . Allant ensuite à Cortone, à Arezzo, il s’attardera à Florence.
Edgar Degas s’affirme
Là, il ne se contente pas de continuer à copier les maîtres italiens et de commencer le grand portrait de la famille Bellelli, qui sera repris à Paris et achevé vers 1862, il fréquente aussi le café Michel-Ange et se lie d’amitié avec Télémaque Signorini et le jeune critique Diego Martelli.
Rentré à Paris, il s’adonne aux sujets historiques: Jeunes Spartiates s’exerçant à la lutte, Sémiramis construisant une villa, la fille de Jephté, les malheurs de la ville d’Orléans, qui clôt la série de 1865, année où ce tableau s’expose au salon. A cet intérêt, resté transitoire, s’ajoute déjà son attrait pour l’opéra, le théâtre et les réunions hippiques.
Ainsi s’annoncent les thèmes qui prédomineront non seulement la peinture , mais la sculpture d’Edgar Degas. Il ne néglige pas le portrait pour autant. Et obtient dans ce genre des résultats mémorables tant par leur fermeté digne des Anciens que par la hardiesse et la nouveauté de leur construction. Ainsi dans la Dame aux chrysanthèmes la composition est-elle tout à fait décentrée.
Réunion d’artistes du café Gerbois
Entre 1861 et 1863, Edgar Degas se lie d’amitié avec le critique Duranty. Il fait la connaissance de Édouard Manet et participe aux réunion d’artistes du café Gerbois où se trouve Auguste Renoir, Camille Pissarro, Claude Monet, Alfred Sisley, Fantin Latour, Paul Cézanne ainsi que les écrivains et critiques comme Zola, Duret, Burty.
Son amitié avec Désiré Dibau, violoniste de l’orchestre de l’Opéra, lui ouvre le monde du théâtre dont il s’inspirera toute sa vie: c’est de 1869 que date l’Orchestre de l’Opéra, où les musiciens occupent le premier plan, tandis qu’au fond les danseuses, sur le plateau, sont coupées à la partie supérieur du tableau.
Après l’interruption de la guerre de 1870, qu’il passe dans l’artillerie sur les fortifications parisiennes. Edgar Degas pénètre dans l’univers des danseuses. Premier résultat, en 1872, le Foyer de la Danse à L’opéra de la rue Le Peletier. En octobre de la même année, départ pour la Nouvelle-Orléans, où Edgar Degas, invité par son oncle et ses cousins Musson, peint, outre une série de portrait, l’intérieur du comptoir commercial, Le Bureau de Coton, qui figurera en 1876 à la deuxième exposition des impressionnistes.
Exposition impressionnistes avec Edgar Degas
En avril 1873, Degas rentre à Paris et reprend contact avec le groupe des novateurs. L’année suivante, à la même date, le photographe Nadar prête ses locaux, 35 boulevard des Capucines. Adresse mytique où aura lieu la première exposition de ces artistes novateurs avec notamment la seule femme impressionniste Berthe Morisot, les impressionnistes ou Edgar Degas sera largement représenté. Il participera ensuite à toutes les représentations de cette manifestation. Celle de 1879 comprendra les portraits de Duranty et de Diego Martelli que Degas avait retrouvé à Paris. C’est ce même Diego Martelli qui devait donner à Livourne, en 1881, sa conférence célèbre sur les impressionnistes. Il fut le premier italien à s’intéresser à leurs œuvres, en faisant preuve d’une acuité critique tempérée par l’enthousiasme.
Degas et sa Jeune Danseuse
En 1881, pour la première et la dernière fois, Degas expose une sculpture, sa Jeune Danseuse de quatorze ans réellement vêtue d’un corselet, d’un tutu de gaze et chaussée de satin. Suit une série de petites statues de danseuses, de femmes se lavant, de chevaux en mouvement, qui anticipent et accompagnent les sujets de ses tableaux. Il est vrai que l’on peut séparer les uns des autres. Sa curiosité pour tous les procédés techniques engendre, à partir de 1877, une série de monotypes, eux-fortes et lithographies. Mais le peintre préfère de plus en plus le pastel à la peinture à l’huile. Les expériences variées le conduisent ainsi à une plus grande liberté d’expression.
Edgar Degas perd la vue
En 1889, un voyage avec Boldani à Tanger et à Madrid confirme son admiration pour Vélasquez. L’année suivante, Degas est en Bourgogne avec le sculpteur Bartholomé. Ce sera le dernier des ses longs voyages. Malheureusement à partir de 1893 sa vue déjà chancelante baisse encore. Il finit par devenir complètement aveugle.
Cependant jusqu’à la limite de ses forces Edgar Degas continuera à peindre et modeler des danseuses et des nus féminins, non sans une pointe de misogynie. A la tristesse de son infirmité s’ajoute un événement qui contribue à aggraver les humeurs noires de l’artiste: contraint en 1912 de quitter sa maison de la rue Victor Massé, condamnée à être démolie, où il a vécu toute sa vie. Degas déménage au 6 boulevard de Clichy et renonce alors à toute activité pour s’éteindre le 27 septembre 1917 à l’âge de 83 ans. Le président Poincaré se fait représenter à son enterrement à Montmartre.